Un baiser n'est pas qu'un baiser
« Vous devriez être embrassée, souvent, par quelqu’un qui sait s’y prendre. » dit Rhett Butler à Scarlett O’hara dans Autant En Emporte Le Vent. Et il avait raison, mais il ne savait sans doute pas à quel point. Depuis, les scientifiques se sont longuement penchés sur la question et ont démontré la place primordiale des baisers dans la vie de couple. Pas un bécotement rapide sur la joue comme dans La Planète des singes, oh non. On vous parle de vrais baisers sensuels.
Ceux qui s’embrassent font plus souvent l’amour, sont moins stressés, plus satisfaits de leur relation et leur taux de mauvais cholestérol est plus bas que celui des personnes qui n’embrassent pas ou peu. Les accros aux baisers font souvent plus de sport, se disputent moins, ont moins de conflits et se comprennent mieux. Les amoureux les plus affectueux gèrent mieux le stress d’un point de vue physiologique et leur taux d’ocytocine est plus élevé. Lorsque la relation se détériore, on embrasse moins. C’est souvent un indicateur d’une romance qui s’effrite.
Donc, pour l’équilibre du couple et du bon cholestérol, on s’embrasse plus souvent et on s’applique pour embrasser mieux.
On regarde son Raymond dans les yeux, comme prélude au baiser ou pendant qu’on colle nos lèvres aux siennes. (En médecine chinoise, les yeux sont liés à une voie énergétique qui entoure les organes sexuels.) Puis on embrasse doucement, délicatement, passionnément, fortement, rapidement, longuement, légèrement, avidement, goulûment, ou comme on veut. On mordille, on masse, on caresse avec les lèvres. Les baisers sont aussi un hors d’œuvre hormonal avec la testostérone transmise par Raymond, via la salive, pour nous mettre en condition. Notre sang se met à circuler plus rapidement, nos pupilles se dilatent et soudain le toucher, l’odorat et la goût et la production d’endorphine passent en mode turbo. Tout ça nous fait un bien fou.
Le baiser n’est pas une invention récente. Les premiers écrits à les mentionner sont les textes védiques, rédigés en sanscrit vers 1500 avant Jésus-Christ. Un millénaire plus tard, le Kâma-Sûtra explique l’art d’embrasser et précise que les lèvres sont des zones érogènes particulièrement sensibles. Pour les femmes, c’est la lèvre supérieure, qu’il vaut mieux ne pas garder rigide dans ces moments-là. On pourra toujours lui rendre sa raideur plus tard. Pour les Raymond, d’après le même manuel érotique, c’est la lèvre inférieure dont il faut s’occuper. Il recommande de procéder comme suit : « Lorsqu’une femme est pleine de désir, elle doit délicatement et sensuellement embrasser la lèvre inférieure de l’homme. Et maintenant, l’homme doit embrasser, mordiller et masser sa lèvre supérieure. Ainsi les deux amants atteindront des niveaux élevés d’excitation sexuelle et leur passion grandissante leur fera ressentir un plaisir intense. »
Ça semble logique mais pas vraiment renversant. Mais attendez la suite : dans l’amour tantrique, l’un des canaux énergétiques qui transportent la force vitale et l’énergie cosmique à travers le corps, le shanka nadi, relie la lèvre supérieure au palais et au clitoris. Et pour Raymond, un autre de ces nadi connecte sa lèvre inférieure à son sexe. N’est-ce pas merveilleux ?
Une fois qu’on a mis les sens de Raymond en feu, on l’embrasse partout en associant caresses et baisers, tous deux hyper aphrodisiaques.