Non au blues post-vacances
Le blues post-vacances (BPV), selon les psychologues, frappe sauvagement et sans discrimination. Le choc du retour, avec un temps maussade, la lessive à faire, le décès des plantes vertes et 2133 mails non lus, a de quoi ébranler les âmes les plus vaillantes.
Pour ne pas sombrer dans le spleen de septembre, on délègue une partie des corvées à Raymond, on fait ce qu’il faut pour rester en forme, on prépare les prochaines vacances, on concocte des petits plats ensoleillés dont on a ramené les recettes dans nos bagages ou d’autres qui nous mettent de bonne humeur – comme les huitres, les myrtilles, le chocolat noir, etc. – et on les mange al fresco.
Septembre et octobre sont des mois en R ce qui, d’après la tradition, marquait la reprise de la consommation des huitres. Même si maintenant, on les mange toute l’année, elles sont au top pendant ces mois-là. Ça nous donne donc une bonne excuse pour préparer les Huîtres au chorizo de Stéphane qu’on baptise pour l’occasion Huitres retour de vacances :
On demande à Raymond d’ouvrir 2 douzaines d’huîtres, d’éliminer l’eau, de les déposer sur un plateau et de les mettre au réfrigérateur. On fait ramollir 25 gr de beurre demi-sel 5 secondes au micro-ondes en mode décongélation. On retire avec douceur la peau d’un pauvre chorizo de 100 gr. On coupe un quart du malheureux en morceaux qu’on passe au mixeur, on ajoute le beurre ramolli pour obtenir une pâte fort appétissante qu’on tartine délicatement sur 4 exquises petites tranches de pain de seigle. On saupoudre de piment d’Espelette pour dynamiser et coloriser notre création. On coupe le reste de chorizo en 24 tranches très fines. On les passe 20 secondes par face dans une poêle antiadhésive chaude. On les dépose encore tièdes sur les huîtres et on sert aussitôt avec les divines tartines.
Pour retrouver l’ambiance Corse, on prépare une polenta au Figatellu qu’on baptise Pulenda e figatellu di Stefanu.
Le figatellu ou figatelle pour les pinzuti – les non Corses – est l'un des emblèmes gastronomiques de l’île du petit empereur énervé, qui en raffolait. Frais, on le consomme grillé ou dans des plats cuisinés, avec des lentilles, par exemple, pour remplacer avec fierté le petit salé. Sec, il se mange comme un saucisson.
On choisit un figatellu de toute beauté, on retire la peau avec délicatesse, on le coupe en tranches qu’on passe à la poêle, sans matière grasse, sur feu vif 3 ou 4 minutes. Puis on prépare une polenta express : on fait bouillir 40 cl d’eau salée dans une ravissante casserole puis on y verse 100 gr de polenta express en pluie, tout en mélangeant sans arrêt avec un fouet. Au premier bouillon, on met sur feu doux, on continue à tourner notre fouet jusqu’à ce que la polenta se détache des parois de la casserole – environ 5 minutes (ou le temps indiqué sur le paquet). On verse dans un joli plat, on décore avec le fabuleux figatellu et on sert ce trésor avec une très belle salade de roquette ou une autre de ses petites camarades feuillues. On regarde Raymond dans les yeux et on soupire de bonheur.