La magie des peaux de bananes
Un proverbe chinois dit que le meilleur engrais, c’est l’ombre du jardinier, mais rien n’empêche d’en ajouter quelques autres qu’on a sous la main sans le savoir. Les peaux de bananes, par exemple, ces grandes méconnues à la réputation sulfureuse d’outil de vengeance sournoise – au propre comme au figuré –, finissent à la poubelle ou, si elles ont de la chance, au compost.
Une vraie tragédie pour ces jolies enveloppes jaunes qui sont, entre autres, des surdouées de la fertilisation. Ces merveilles sont bourrées d’oligo-éléments – potassium, phosphore, magnésium, fer et plein d’autres bonnes choses – dont nos plantations raffolent. Et nous aussi d’ailleurs, pour les mêmes raisons : ces filles du clan des musacées sont excellentes pour la santé. Donc, avant de jardiner, pour avoir la forme et le moral, on mange une banane et on garde précieusement sa peau. Mais attention, on prend des bananes bio. Les autres sont parmi les fruits les plus contaminés par les pesticides chimiques dangereux, potentiellement cancérigènes et neurotoxiques.
Avant les plantations, on congèle les peaux de bananes pour en avoir suffisamment. Le grand jour, on met une peau de banane ou une banane abîmée au fond de chaque trou destiné à accueillir les nouvelles plantations : aubergines, cucurbitacées, tomates, etc. Dito pour les fleurs : les bulbes et surtout les rosiers en sont particulièrement friands. On y met le plant, on recouvre de terre à laquelle on peut ajouter une autre peau entière ou coupée en petits bouts ou une banane abimée. Au fur et à mesure que les légumes ou les rosiers grandissent, on enterre une peau de banane ou une banane trop mûre dans la couche supérieure du sol. On peut aussi la déposer tout simplement aux pieds des plants où elles se décomposent rapidement en enrichissant le sol.
Des lanières de peau de banane font un paillis fantastique au potager en hiver ou pour les rosiers en toute saison. Il suffit de les installer à 5 cm environ du pied des plantes. En plus de la bonne nourriture qu’elles libèrent, elles découragent aussi les pucerons et autres petits parasites malvenus et, en prime, elles attirent, avec leur sucre, les papillons, les abeilles et les oiseaux qui en sont fous.
Au compost, elles font le régal des vers et des microorganismes, surtout lorsqu’elles sont coupées en petits bouts pour qu’elles se dégradent plus rapidement.
Les plantes raffolent aussi de l’eau de banane. On met 1 peau de banane dans pot, on ajoute 1 litre d’eau. On laisse tremper une semaine, on filtre et on mélange le liquide obtenu avec de l’eau – 1 volume d’engrais pour 5 volumes d’eau – et hop, on distribue aux rosiers, fleurs de la passion, tomates, poivrons et autres légumes en manque de boisson énergisante.
Associées au marc de café ou/et aux coquilles d’œufs, les peaux de bananes sont encore plus efficaces.
Pour d’autres utilisations des peaux de bananes, celles d’autres fruits et des engrais inattendus, comme les confitures et les conserves périmées, le bicarbonate, l’eau de cuisson des légumes ou l’huile de friture, fouillez dans :