Une affection saisonnière

Le rhume des foins fait toujours un potin épouvantable en éternuant

Dixit Jean-Charles dans La Foire aux Cancres. Avant de s’appeler rhume des foins, rhinite pollinique ou rhinite allergique, cette affection saisonnière avait d’abord été baptisée catarrhus aestivus ou catarrhe estivale. Un nom nettement plus distingué, digne de celui qui, le premier, en a décrit les symptômes, le gentleman docteur John Bostock. Le cher homme était lui-même frappé tous les ans par cette horreur qu’il attribuait à la chaleur. Il l’a donc étudiée par le menu et a tout essayé pour se soigner – y compris les saignées et l’opium –, sans succès hélas, jusqu’à ce qu’il ait l’idée de passer l’été au bord de la mer. Cet exil le guérissait presque.

Le pauvre garçon a eu beaucoup de mal à faire reconnaître cette inflammation des narines par le corps médical, apparemment épargné et dont aucun patient ne se plaignait. Finalement, c’est le Times qui a vulgarisé le terme en 1837 en informant ses lecteurs que le pauvre roi William IV, avait été « sujet à une attaque de rhume des foins pendant plusieurs semaines. »

Pour soulager vos fosses nasales en charpie, inutile de vous vider de votre sang ni de visiter les paradis artificiels. De simples lavages de nez calmeront la douleur en toute légalité.

Attaquez allègrement les rhinites allergiques et les autres qui frappent vos voies nasales, à coup de lavages de nez. Préparez une solution saline avec ½ cuiller à café de sel marin ou de l’Himalaya dans une tasse d’eau bouillie tiédie que vous instillez avec une pipette ou un neti pot – un petit pot en céramique pour le lavage du nez : en sanskrit neti veut dire nettoyage du nez – plusieurs fois par jour. Vous pouvez aussi utiliser du sérum physiologique ou des solutions à base d’eau de mer.

Prenez l’instrument de votre choix, remplissez-le de ce liquide. Penchez la tête en arrière, en l’inclinant sur le côté opposé à la narine de votre choix. Collez la langue fermement contre le palais pour éviter d’avaler cette solution pendant que vous l’instillez dans votre narine préférée pour le faire ressortir par l’autre narine. Si vous n’y arrivez pas, dites K pendant l’opération. Répétez la procédure avec la pipette dans l’autre narine. Lavez chaque narine cinq ou six fois.

La sensation peu agréable de cette irrigation est vite effacée par grand bonheur d’avoir les narines dégagées.

 

Dans Le Dictionnaire à tout faire des sels