Mort aux puces !
« Je ne suis pas un sac à puces », miaula Ahri, mortifiée. Pourtant, l’identité des viles créatures en train de folâtrer joyeusement dans sa fabuleuse fourrure ne laisse aucun doute. L’amour propre d’Ahri n’est pas le seul à souffrir des blessures infligées par ces minuscules nuisibles venus parasiter sa peau.
Leurs piqûres provoquent d’horribles démangeaisons et parfois des lésions qui ravagent l’épiderme délicat de notre quadrupède poilue préférée et lui minent le moral. La pauvre petite est irritable, angoissée et totalement dévastée par cette infamie. Un soutien psychologique est indispensable.
Quant aux ravageuses sanguinaires, il existe des traitements chimiques pour les exterminer, mais ces insecticides neurotoxiques en sprays, pipettes et colliers anti-puces sont, d’après les chercheurs, nocifs pour les félins et pour les humains – et plus particulièrement pour les enfants en bas âge. En spray, par exemple, la dose de Fipronil® recommandée pour un chat est de 7,5 mg/kg, soit 22,5 mg pour notre petite poilue de 3 kilos, et 22,5 fois la dose qui inquiète les autorités pour les œufs contaminés.
On choisit donc des produits non toxiques, sans danger pour Ahri et pour nous. Aux premiers signes d’infestation, on dégaine le bicarbonate qu’on saupoudre généreusement sur la mignonne petite créature, en prenant bien soin d’éviter ses yeux. On masse pour le faire pénétrer dans son pelage et, si elle est d’accord, on laisse le bibi s’occuper des suceuses de sang et de leurs œufs pendant une bonne demi-heure. Puis on passe un peigne anti-puces pour enlever les dépouilles de ces désobligeantes bestioles.
On peut aussi les attaquer sauvagement avec un shampoing concocté avec 1 cuiller à café de vinaigre et 1 cuiller à café de savon noir liquide à l’huile d’olive. On met Ahri dans une cuvette sans eau, on la mouille avec un gant de toilette, on la frotte avec le shampoing, on ajoute un peu d’eau et on masse délicatement. On essaie de laisser poser au moins 5 minutes avant de la rincer soigneusement. On termine au peigne anti-puces trempé dans un mélange moitié eau moitié vinaigre avant chaque passage. Pour s’assurer que tous les malfrats ont disparu, on renouvelle ce traitement tous les 15 jours pendant 2 mois.
Pour éviter que l’humiliante expérience ne se renouvelle, on lui fabrique une potion magique. On disperse 1 goutte d’huile essentielle de Nepeta cataria (herbe aux chats) – sans danger pour les chats – dans 1 cuiller à café de vodka de Raymond puis on mélange dans 1 cuiller à soupe d’huile de pépins de raisin. On frotte un peu de cette mixture entre les épaule de la mignonne puis sur le reste du corps. Et pour être toujours prête, on prépare un spray avec 5 cuillers à soupe de nepata cataria séchée et 5 cuillers à soupe de romarin séché dans un ravissant petit bocal en verre. On recouvre ces herbes de vodka ou de rhum piqués à Raymond, on ferme hermétiquement et hop, dans un placard pendant 3 semaines. On secoue vigoureusement notre bocal tous les jours. Puis on filtre et on verse dans un joli vaporisateur. On protège les yeux et le nez de la petite et on la pschitt-pschitt derrière les oreilles et sur le reste du corps, en la brossant à rebrousse-poil.
Et sur notre lancée, on lui fabrique un dispositif anti-puces avec un collier en nylon ou en coton qu’on trempe dans la mixture alcoolisée. On le laisse sécher à l’air libre avant de l’installer autour du cou d’Ahri. Il faut plonger le collier dans son bain répulsif une fois par semaine pour qu’il reste efficace.