Fièvre Pascale
Le ménage n’est pas pour les mauviettes
Pour certains historiens, ce grand nettoyage serait une tradition née il y a plus de 3000 ans en Perse, pour célébrer la nouvelle année – Norouz – qui débutait avec le printemps. D’autres jurent qu’à la même époque, pour fêter la Pâque juive – Pessah – au printemps aussi, les Hébreux auraient eu la même idée.
Bref, c’est le moment de s’y mettre ! On va d’ailleurs déléguer à Raymond une grande partie des tâches parce que le ménage est un exercice à hauts risques. En plus des dangers évidents comme les brûlures, coupures ou autre lumbago, on ne sait pratiquement rien des effets toxiques des plus de 100 000 molécules chimiques présentes dans les produits ménagers quotidiens. Alors en tant que MacGyverette, on limite les dégâts avec des produits efficolonomiques.
Pour encourager Raymond à participer à cette activité fort peu partagée, on lui explique que le ménage c’est hyper sportif. En jouant les Terminator de la poussière, il va transpirer et travailler ses biceps en pilotant l’aspirateur avec virilité. S’il serre les fessiers pendant l’opération, il magnifiera ses gluteus maximus de façon avantageuse. On lui demande de mettre son petit gilet marcel rayé pour montrer ses bras puissants et musclés, qu’on contemple avec admiration. Après ça, on peut lui demander de laver le carrelage avec du savon noir, le IT produit de beauté pour les sols.
Dans un ravissant seau, on verse 3 bouchons de savon noir liquide, on ajoute 3 litres d’eau chaude – i.e. : 1 bouchon de savon noir par litre d’eau – puis 2 cuilleres à soupe de vinaigre. On mélange d’un geste élégant et on confie le tout à notre chéri qui lave le carrelage sans le rincer. Il se contente de l’essuyer en passant une serpillère sèche.
Pour nettoyer le four et décoller sans douleur les jus de cuisson qui ont giclé sur les parois, le secret, c’est timing et le savon noir. Julie Bousquet Fabre recommande de l’appliquer sur les parties encrassées lorsque le four est encore tiède. On laisse agir pendant une nuit et le lendemain – pas forcément à l’heure où blanchit la campagne, on préfère faire la grasse matinée ! – on passe un coup d’éponge pour retirer le savon et les projections avant de rincer en chantant gaiement. Pour éviter que la graisse ne forme une pellicule sur les parois du four la prochaine fois, on les essuie avec une éponge imbibée de vinaigre.
Et voilà. Non seulement tout est impeccable mais le budget « produits d’entretien » pour les sols, les sanitaires et les arts de la table se limite à deux euros par mois. Une bonne nouvelle pour les recessionistas et autres victimes des restrictions budgétaires !