Le tricot, c'est hyper perché.
C’est officiel, tricoter c’est branché. Après avoir été catalogué pendant des années de passe-temps pas sexy pour les mémés, le voilà au top du cool. Toutes les stars, de Sharon Stone à Julia Roberts, Scarlett Johansson, Cara Delevingne et Uma Thurman, sont devenues des Knitting adept pour déstresser pendant les tournages. D’ailleurs même les hommes s’y mettent. Russell Crowe et Ryan Gosling sont fans de ce qui, aux Etats-Unis, est devenu le nouveau yoga.
On sait depuis longtemps que le tricot permet de passer ses nerfs de façon constructive sur une pelote de laine avec des aiguilles. Et, comme dit Ryan Gosling, à la fin de l’exercice, on a une jolie création. Ce qui n’est pas le cas quand on se défoule sur un punchingball.
Quand le sexe symbole hollywoodien affirme que c’est une activité qui détend, il a entièrement raison. Et il pourrait ajouter qu’elle calme bien. C’est sans doute pour ça que, dans Demolition Man, Sylvester Stallone, extrêmement chargé en testostérone, est reprogrammé pour tricoter.
Des études récentes démontrent ces effets apaisants ainsi que beaucoup d’autres, tous excellents pour la santé. Comme le yoga, tricoter utilise des mouvements physiques pour déclencher un état de pleine conscience. En plus du plaisir de faire, c’est aussi une thérapie qui stimule la mémoire, réduit les risques de démence, permet de lutter contre l’anorexie et maintient en forme. Cette liste des bienfaits époustouflants de la tricothérapie n’est pas exhaustive.
Du coup, le tricot est furieusement tendance. Certaines créations de grands couturiers sont impossibles à copier, mais d’autres, faites avec de grosses aiguilles, ne sont pas hors de portée d’une tricoteuse de niveau deux.
Pour commencer, on évite les projets trop ambitieux comme un pull irlandais pour Raymond. Il risquerait de ressembler au petit gilet offert par Thérèse à Pierre dans Le Père Noël est une ordure. Les tutos sur internet sont une bénédiction pour les débutantes comme pour les tricoteuses confirmées, du montage des mailles au point Tour Eiffel, tout y est. Et si on a besoin de soutien pour manier les aiguilles ou pour ne pas tricoter en solo, les cafés tricot, tricots thés, apéros tricot, mailles bars, tricopapotages et autres crochets thé, héritiers des Knit Cafés de New York, sont la solution. On peut aussi y faire de belles rencontres tout en se confectionnant un pull pour l’hiver.
On se lance dans l’aventure avec une ravissant écharpe virile pour Raymond avec un reste d’alpaga. Si le point n’est pas parfait, on lui explique que c’est parce qu’elle est néo-punk – autrement absolument avant-garde. Et on cite Ryan qui a déclaré qu’une écharpe faite avec des aiguilles n.17 ne le dérangeait pas parce que les gros tricots lui allaient bien.
Pour s’exercer, on utilise de la laine de récupération : il suffit de défaire des tricots démodés ou trop petits. On les met en écheveaux qu’on passe au lave-linge avant d’en faire de pelotes bien serrées. Après ce traitement rajeunissant et leur fraicheur retrouvée, elles sont prêtes à reprendre du service. Et si on a des pelotes de laines différentes, on se lâche et on ose les mélanges comme Giovanna qui a créé un joli gilet avec trois sortes de laines noires et des points variés. Avec quelques boutons bijoux pour couronner le tout, le résultat ne ferait pas rougir Karl himself.