La Wonder Woman de la Résistance
Son nom était Wake, Nancy Wake. L’un des agents spéciaux les plus décorés de Churchill, cette belle brune était une espionne exceptionnelle et un saboteur aussi sexy que mortellement efficace.
Elle a donné des cauchemars à la Gestapo qui en fait l’ennemi public numéro un et met sa tête à prix pour 5 millions de francs. Totalement bluffés par sa capacité à leur échapper, les agents de la Gestapo lui donnent le nom de code ‘die Weiße Maus’ – la souris blanche.
Née en Nouvelle-Zélande, elle grandit en Australie puis fait ses études de journalisme à Londres. En reportage à Vienne en 1933, elle interviewe d’Hitler et repart horrifiée par le traitement infligé aux Juifs. Six ans plus tard, à Marseille, elle épouse Henri Fiocca. L’heureux élu est un riche industriel français « charmant, sexy et très amusant ». Nancy et Henri sont mariés depuis six mois lorsque l’Allemagne envahit la France. Ils utilisent la fortune d’Henri pour mettre en place l’un des tous premiers réseaux de résistance français. Ils recueillent des pilotes anglais abattus en France au cours de leurs missions, des prisonniers de guerre évadés et des Juifs. Ils en font passer plus d’un millier en Espagne. Dénoncée par l’un des membres de leur réseau, Nancy fuit. Elle est arrêtée et torturée pendant quatre jours, mais réussit à s’échapper et rejoindre l’Espagne. Le pauvre Henri est arrêté, torturé et tué par les Nazis pour avoir refusé de dénoncer sa femme.
À son arrivée à Londres, Nancy est recrutée par les services secrets britanniques.
Après une formation à l’espionnage et au sabotage, elle retourne en France. Parachutée en Auvergne le 31 mars 1944, elle a pour tout bagage, 2 révolvers, un million de francs pour aider la résistance et une capsule de cyanure en cas d’arrestation.
Sa mission est de prendre la tête d’un réseau 7000 maquisards chargé d'affaiblir les lignes allemandes en préparation du D-Day. Quelques jours avant le débarquement, à la tête d’un groupe de 14 résistants, elle lance une attaque contre une usine d’armement allemande et tue une sentinelle à mains nues. Lorsque son camion est bombardé et la radio détruite, elle vole un vélo et fait 500 km à vélo en 71 heures, en passant plusieurs postes de contrôle allemands, pour transmettre les codes radios détruits.
La sublime brune fumait des cigares, avait une sacrée descente et jurait comme un charretier, mais jamais sans son rouge à lèvres Chanel et, si elle dormait à la dure, c’était en chemise de nuit en satin.
« C’est l’une des femmes les plus féminines que je connaisse, mais au combat, elle vaut cinq hommes à elle toute seule », disait d’elle une collègue résistante.
Nancy Wake est morte à Londres le 7 août 2011, quelques jours avant ses 99 ans. À sa demande, ses cendres ont été dispersées sur les montagnes où elle a combattu avec la résistance.
« Si saint Pierre existe, je vais lui faciliter la tâche tout de suite : je plaiderai coupable pour absolument tout. »